Un pas après l’autre, je m’avance peu à peu vers l’horizon, et cela, inlassablement, sans jamais réussir à l’atteindre...

Mes sabots foulaient la terre battues avec discrétion, sans émettre de son. Mes yeux guettaient le moindre danger, le moindre détour de chemin ou pourrait se cacher un prédateur. Un frisson me parcourra alors la peau lorsque je repensais furtivement à pourquoi autant de précaution... Les hommes avaient tués mon doux et je savais dès à présent que je n’étais plus en sécurité nulle part. Les chacals et autres bestiaux dans le genre ne me faisaient pas peur. Les hommes si. Surtout maintenant qu’une petite vie se développer en moi.

M’arrêtant quelques instants, je grattai le sol de mon sabot d’ébène, à la recherche d’une moindre trace humaine, mais rien. Peut être avaient-ils étaient assez futés pour les dissimulés ? Peut être...

Mais finalement un bruissement derrière moi me fit sursauter, et avec nervosité je fis un puissant départ au galop, baissant mes oreilles dorées. Mes crins blonds dansaient dans le vent, comme des flammes auraient fait dans un brasier. Au bout de quelques minutes de course irréfléchie, je m’arrêtais pour regarder un peu autour de moi, pour guetter à nouveau un danger. Un raclement de gorge, puis un ronflement de naseaux, je me couchais finalement sur le flanc, exténuais. Ce nouveau poids en moi ne m’aidait pas le moins du monde !

Mon œil bleu scrutait les alentours, tandis que je m’efforçais de reprendre des forces le plus rapidement possible. Mon ventre se soulevait à intervalle irrégulier tandis que mes oreilles intercepter le moindre bruit. J’avais peur...