Te souviens-tu Volcan, quand tu disais que tu m’aimais ? J’aimerais que tu me le redise, rien qu’une fois...

La forêt était inquiétante. L’air était maussade. Le ciel gris. Loin devant moi j’entendais les corbeaux croassaient. Pourquoi ? Ces oiseaux prédisaient le malheur. Arrivait-il sur moi ? Je ne sais pas... C’était une ambiance forte inquiétante. Je n’aimais pas cela. De plus, j’étais extrêmement voyante. Ma robe d’or faisait tache sur ce paysage composé de blanc, de gris et de noir. Avec un calme extrême, je regardais autour de moi, jugeant les dangers potentiels Là, une cachette parfaite pour un loup. Ici, une branche qui risquait de tomber a tout moment. Bref, tous ces dangers naturels auxquels je m’efforçais de faire attention... Ce serait vraiment dommage de perdre la vie bêtement...

Petit à petite, la forêt s’estompa pour laisser place à une petite plaine. Avec, au fond un pont. Et devant un cheval. Gris. Une crainte s’empara alors de mon cœur. Mais finalement, je la dissipai rapidement. Je me connaissais. Je savais que je pouvais abuser de n’importe quel cheval avec mon caractère manipulateur et ses yeux si envoutants. Oui, je savais me servir des autres. Alors je ne craignais pas ce cheval...

Mes yeux bleu & marron ne quittèrent pas cet étalon, au loin devant. Je m’étais arrêté, le fixant, dans son dos. Il avait surement du m’entendre arriver, malgré mon pas silencieux. Mais, pour être sur, je lançais un doux hennissement, pour le prévenir de ma venu. Et je me remis à avancer. Malgré cette odeur qui venait d’imprégner l’air... Des humains ... Il était bien la seule chose que je craignais. Ils avaient tué mon doux, brisé cette si parfaite harmonie dans mon âme, pour la réduire à un chaos de larmes et de tristesse. Maintenant, c’était la vengeance que je ressentais au plus profond de moi-même.

Te souviens-tu, Volcan, quand tu te disais invincible ? Quand tu me disais que jamais tu ne m’abandonnerais ? Alors, pourquoi est-u parti là ou je ne pourrais te rejoindre ?

J’aurais dû le rejoindre. Mais seule cette petite vie en moi m’avait poussé à fuir. & à survivre. Peut être que lorsque ce poulain, en moi, saura vivre seul, je pourrais enfin partir en paix ? Je sais, c’est follement ingrat. L’abandonner dans un monde de chaos, de tristesse et de haine. Un monde bien trop brutal pour moi. Moi qui avant n’étais que la douceur et la gentillesse incarnée.

J’ai bien changée depuis que tu es parti, mon doux.

A 5mètre de l’étalon, je m’arrêtais. J’attendais qu’il m’adresse la parole. Qu’il s’intéresse un tant soit peu à moi. Que je puisse percer son regard pour deviner ses intentions, son caractère, le plus profond de son âme. Mes yeux vairons étaient plantés sur sa grande silhouette. Et comparé à lui, je me sentais extrêmement petite...