Sebastian, monté sur un Boomer surexcité, marchait d'un pas vif dans les plaines de l'Electric Avenue. En effet, sa monture avait besoin de sortir souvent, durant cette période de chaleurs qui le rendait intenable. C'était ça, ou le voir démolir le ranch planche par planche, jusqu'à ce que tout soit réduit à un simple tas de poussière, et qu'il ait pu monter toutes les croupes. Et si plusieurs d'entre elles lui étaient destinés, il n'était pas compatible avec une partie d'entre elles. Bref, ce n'est pas le problème dans ce topic. C'était juste pour parler de l'excitation du grand noir que chevauchait Sebastian.

Et enchaîner sur la soudaine sur-surexcitation de l'étalon. Il marchait déjà en balançant gaiement ses membres, en se pavanant comme un pacha et en partant parfois d'un trot bondissant, mais soudainement, il se mit à piaffer vivement, de sorte que son cavalier eut bien du mal à le tenir. La tête haute, les oreilles en avant, les naseaux dilatés... Cela ne pouvait vouloir dire qu'une chose : Boomer avait senti une jument. Mieux que ça, il avait probablement senti une jument sauvage. Un sourire sinistre naquit sur les lèvres du BB : les affaires reprenaient *_*.

"Va mon brave. Trouve la, histoire qu'on la ramène bien au chaud... "

"Dieu... C'est à n'y rien comprendre..."

Une mauvaise habitude, que Sebastian avait pris des américains. Ils aimaient jurer sur Dieu à tous vas et lui, à force de fréquenter des anglais et leurs anglicismes, il avait pris le pli. Mais bon, il faut dire que la situation était pour le moins surprenante. Lui qui avait l'habitude de se lancer dans une folle cavalcade exaltante derrière des montures sauvages se faisait... Se faisait quoi, d'ailleurs ? Rallier ? Quémander ? Attaquer ? Il n'en savait trop rien, c'était à n'y rien comprendre... Que faisait cette jument ici ? Pourquoi la rejoignait-elle ? Et d'abord... Et d'abord c'était quoi ça ? Elle lui ôtait tout le plaisir de la capture. Il lâcha un juron, reprenant comme il pouvait Boomer, qui semblait aussi malheureux que lui de ne pouvoir galoper.

"Eh bien Princesse, que fais-tu là ?"

Sa voix était grave, douce et calme. Une voix agréable, qui donnait envie de s'approcher, confiant, et de demander une pomme bien juteuse. Il l'observa longuement. Elle était racée : fine, élégante, baie... Et bien maigres. Et domestiquée. Bizarrement, elle lui rappelait un cheval, mais il ne savait plus trop lequel... Il secoua la tête, nerveux, et se saisit de son lasso : ce n'était pas le moment de tergiverser. On attrape, et on tergiverse après. Bref, d'une main habile, il envoya la corde, qui s'enroula autour de l'encolure de la jument en l'effleurant à peine. Puis il se rapprocha, contenant le grand noir d'une main de maître.

"Je te connais, j'en suis sûre. Mais tu es bien maigre. Viens donc au ranch, que je te nourrisse... Ce sera déjà ça de fait."

La tenue de Sebastian, un accoutrement ? TROP pas. Bon, OK, il était peut-être un peu négligé : un jean clair, sale et troué, comme celui d'un adolescent, à ceci près qu'il ne l'avait pas en dessous des fesses xD, des santiag poussiéreuses dont la splendeur était légèrement passée, une chemise à carreau très propre, en soit (à l'exception de la petite tâche de boue qui souillait sa manche... "Petite" tâche de boue...), une veste en cuir rapiécée, un foulard bleu marine et un chapeau de cow boy qui, lui, avait gardé toute sa superbe malgré les années, composaient sa tenue. Mais il était obligé d'adapter tout ça avec son teint buriné et son air baroudeur : c'était la volonté de la société, s'il était comme ça ! :O. Bon, le confort aussi, sans doute... Et l'économie d'argent jouait peut-être un peu. Mais ne nous attachons pas aux détails !

"Du calme Boomer."

Une chose était sûre : peut-être n'avait-il pas la class' des cavaliers de concours européens (et, croyez-le ou non, il fut une époque où il l'avait !), mais il avait au moins une assiette de malade, et une façon de monter si naturelle qu'elle lui donnait un air de... Demi-Dieu. Au moins. Il reprit sa monture d'un petit mouvement sec et, serrant délicatement les jambes, l'incita à avancer vers le ranch. Il claqua également de la langue, pour indiquer à la jolie pouliche derrière qu'il fallait suivre... Ou bien se ferait-elle à moitié étrangler par le lasso, chose qu'il ne désirait pas franchement.

"Tu es bien maigre, pouliche. Là où je t'emmène, tu auras de quoi te rassasier."

Oui, il parlait beaucoup aux chevaux. Plus qu'aux humains, soit dit en passant. Il faut dire que les chevaux n'avaient pas la sale manie de commenter tout ce qu'il disait, et ne l'obligeaient donc pas à répondre aux commentaires, chose qui l'entraînerait dans un débat infini dont il avait rarement envie. La philosophie et les discussions, c'était uniquement le soir, dans ses bouquins. Ou avec les chevaux. Ou alors, quand le sexe était en jeu... Ben oui hein, c'était un homme quand même xD

(Désolée, ça doit pas être très inspirant pour toi, mais je me suis tapée des barres là xD)

(ne t'en fais pas, j'aurais toujours de quoi répondre =) )

EDIT : Si t'as du mal à me répondre, dis le moi et je changerais des trucs

(Non non, pas de soucis ^^. J'ai juste pas répondu par manque de temps :p)

Sebastian observa, amusé, le manège de la petite baie. Une petite séductrice, il ne manquait plus que ça pour terminer d'exciter sa monture ! Pourtant, il montait toujours avec la décontraction impressionnante, cavalier émérite dont l'assiette n'avait rien à envier aux plus grands cavaliers. S'il l'avait voulu, il aurait pu devenir excellent en barrel racing, ou en rodéo. Mais il ne le voulait pas : garder sa quiétude, c'était garder son argent. Et devenir célèbre risquerait quelque peu de troubler sa quiétude. Bientôt, le ranch fut en vue.

"Viens là Princesse."

D'un mouvement assuré, le BB s'empara d'un second lasso - oui, il avait toujours deux lassos avec lui, au cas où il se trouverait face à un cheval particulièrement sauvage qui risquerait de lui faire la peau - et le noua avec dextérité. Très vite, l'on vit un licol apparaître entre ses doigts experts : un licol coulissant comme il y en avait dans son centre, qu'il confectionnait lui-même à partir de cordes ne lui coûtant trois fois rien, et qui lui permettaient de sacrées économies, en plus d'être toujours à la taille des montures. Il bloqua les noeuds coulants à une allure idéale, puis attrapa la longe pendante, après avoir enlevé le lasso autour de l'encolure de la jument. Ainsi, il pourrait rentrer dans le ranch sans attirer l'attention, ce qu'il n'aurait pas été aussi aisé de faire avec une jument en lasso.

Fièrement, ils pénétrèrent dans le domaine.

(ok ^^")

Sebastian répondit aux brefs saluts qu'on lui adressait. Il y avait beaucoup plus de monde qu'il ne l'escomptait, mais son malaise ne se voyait pas le moins du monde. Détendu, il souriait à qui lui souriait, répondait d'un signe de main ou d'un clin d'oeil à ceux qui lui faisait un petit geste et n'hésita pas à utiliser sa douce voix rocailleuse pour répondre aux "BONJOUR !" qui fusaient de toute part. Heureusement pour lui et son petit business, personne ne se rendit compte que la jument qu'il promenait n'était pas du ranch, et personne ne se demanda pourquoi il montait Boomer en tirant une autre jument derrière lui : c'était une chose courante, en cette période de chaleur où il allait chercher les juments au pré à cheval.

Tranquille, il descendit arriva aux boxes. Il plaça la jument baie dans l'un d'eux, ne laissant devant qu'une corde, et non une porte fermée, et s'occupa de bouchonner rapidement Boomer. De toutes façons, le grand et puissant noir aimait peu les effusions et les longs brossages aux boxes. Il alla poser selle et filet sur leurs support, et revins avec décontraction pour examiner la petite baie. Mais une surprise l'attendait...

Plus de jument ! Le genre de truc affreux qu'il avait eu la bêtise de ne pas prévoir. Il faut dire aussi qu'il avait la tête ailleurs, et qu'elle avait paru si douce, si gentille, si heureuse de voir un Homme que... mxrde, mxrde, mxrde. Il savait qu'il connaissait ce cheval, et il n'avait plus qu'à espérer que personne ne la reconnaisse. Et que personne ne se paie sa tête quand il allait devoir courir derrière cette pouliche cabocharde à travers le centre. Lâchant une série de jurons dans un grognement, Sebastian s'empara de deux lassos et s'élança hors des écuries, d'une façon calme, bien que rapide.

Et elle était là, broutant sagement l'herbe, dans un champs tout proche. Un champs ? Une bande d'herbe, tout au plus. Le BB retint un soupir de soulagement, prit un air amusé, afin que tout le monde voit qu'il se riait bien de la situation, et s'exclama avec emphase, en s'approchant d'un pas tranquille de la si jolie et malicieuse jument bai semipasvraimenttrèssauvage :

"Eh bien Princesse, tu t'es encore sauvée. Tu es vraiment ingérable depuis que tu as tes chaleurs !"

(court mais je vais aller manger)

(Bon, désolée pour le retard ^^)

La jument se prêtait au jeu, et servait sans vraiment le vouloir les intérêts du BB. Il n'allait peut-être pas avoir besoin des lassos, au vu de son comportement de pouliche bien dressée. Dans le doute, il en garda quand même un de côté, afin de la rattraper si elle venait à vraiment se sauver. Elle était vraiment splendide, à parader ainsi. Il laissa ses yeux courir sur ses membres maigres qu'on devinait musclés, sur ses courbes agréables et sur sa robe pleine de boue. Et c'est alors que l'image d'une autre jument se vrilla à sa rétine. Shéryl. La sauteuse hors pair, la grande compétitrice française qui avait disparu il y a quelques semaines de ça. La stupeur lui tira un hoquet, tandis qu'il se redressait.

"Oh Mon dieu, c'pas possible !"

Il poussa un gémissement et, sortant une carotte juteuse et joliment orangée, appela la jument, sans utiliser son vrai nom. Comment allait-il pouvoir cacher ça ? Comment allait-il pouvoir justifier l'apparition d'une telle bête dans son centre ? Et surtout, combien de temps allait-il y avoir avant qu'on ne la reconnaisse et qu'on ne lui fasse le reproche de l'avoir apportée ? Il devinait déjà la scène : les médias qui se tournent vers son centre, la découverte de la capture des chevaux sauvages, la déchéance... Il allait devoir agir !

UP ?