La journée se passa très vite, et Rafale avait soif. très soif. Cela faisait un quat d'heure qu'elle cherchait un point d'eau, en vain. Alors qu'elle allait abandonner ses recherches au lendemain, et remarqua enfin un lac. Un lac.... C'était déjà ça. Mais elle aurait tout préféré plutôt qu'un lac. Tout. La jument recula de quelques pas, hésitante. Devait-elle faire demi-tour au risque de ne pas trouver d'autre point d'eau, ou continuer et boire, au risque de repenser à son passé ? La jument était assez loin du fameux lac, méfiante, inquiète. C'était près d'un lac que tout s'était passé. Ou presque. Que faire ? Rafale se mit à brouter, les yeux dans le vague, emportée dans ses pensées.
Finalement, elle s'approcha de l'étendue d'eau. Elle commença à boire quelques gorgées. L'eau était bonne. délicieuse même. Elle ferma les yeux, savourant au maximum ce liquide. Tout a coup, elle sursauta. Du feu ! La forêt près du lac prenait feu ! Rafale se cabra et s'éloigna au grand trot, paniquée. mais quand elle se retourna, rien. Tout était tranquille. Alors, elle revint près de l'eau et bu de nouveau. La forêt reprit feu. Elle s'ébroua, surprise. Ce qu'elle voyait, ce n'était pas la forêt d'ici en feu, c'était celle de son passé. Agaçée et effrayée par ces souvenirs, Rafale fit demi-tour et s'éoigna du lac. C'est alors que son regard croisa des sabots, puis des jambes, et enfin l'encolure et la tête du nouveau venu. Alors elle se figea sur place tout en fixant cet étranger.

Cette jument qui l'avait vu paniquer s'appelait Loxitane. Rafala la fixa longuement, sans répondre dans un premier temps. Enfin, remarquant que cette jument n'avait pas l'air de tenir compte de ce petit incident, la blanche lui répondit simplement :

- Rafale.

Elle tenta une nouvele fois de ferme les yeux, et l'incendie réapparut. Elle sursauta et les ouvrit brusquement, frémissant de colère. Puis elle baissa la tête et commença à brouter, tout en fixant le lac avec méfiance. Elle n'avait plus qu'a espérer que Loxitane se mette à parler, mais à ne pas demander ce qui arrvait à Rafale. Ça non. Ce n'était pas le moment de le lui demander. Ce n'était jamais le moment de le lui demander. Deux ou trois mouches se posèrent sur ses yeux mais Rafale ne réagit pas. Elle en avait l'habitude. Elle ne conaissait pas les produits anti-mouche que possédaient ces bonhommes à deux pattes. Bon, quand est-ce qu'elle allait parler, l'autre ? Qu'elle n'attende pas que Rafale dise quelque chose, ce ne serait qu'une perte de temps...

Alors là, alors là cette jument allait en voir de toutes les couleurs. Rafale plaqua ses oreilles contre sa nuque et tenta de se calmer. Elle souffla un bon coup et sentit ses muscles se détendre un peu. Alors, après avoir redressé sa tête, elle répondit rapidement et froidement :

- Parce que ! Qu'est-ce que ça peut te faire ?

Ses yeux montraient sa colère imminente. Si Loxitane ne voulait pas avoir de problèmes, qu'elle change de sujet, et rapidement. Rafale fouetta l'air de sa queue, montrant ainsi sa rage intéireure. Elle fixa la grise méchamment, la prévenant ainsi de ce qui allait arriver si ça continuait dans cette discussion. Ce que Rafale n'avait pas remarqué, c'est qu'en redressa sa tête, sa crinière s'était soulevée et avait laissé apparaître la cicatrice de la jument.